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«Mon grand-père était mineur, mon père était mineur, c'est une épopée qui se termine»

«Mon grand-père était mineur, mon père était mineur, c'est une épopée qui se termine»

Il y a 20 ans fermait la dernière mine de charbon de France. Sur place, en Lorraine, les mineurs rendaient hommage à un métier où la solidarité l'emportait toujours.

Par Romane Laignel Sauvage - Publié le 10.04.2024
 

« Le bruit, la chaleur, l'humidité, la poussière, à 800 mètres sous terre. À Creutzwald, ils sont 300 à devoir affronter pour la dernière fois en France cet univers des plus hostiles. Pourtant, tous ces mineurs de charbon regrettent de devoir abandonner définitivement leur mine et leur métier. » Le 23 avril 2004, la dernière mine de charbon française fermait en Lorraine. À la mine de la Houve à Creutzwald, les mineurs laissaient derrière eux un métier, mais aussi leurs habitudes et une solidarité inestimable. Dans l'archive en tête d'article, ils se montraient pour la plupart amers.

Au journaliste, les employés racontaient un corps professionnel dont les pratiques et la fierté d'en faire partie se transmettaient de générations en générations. « Le savoir qu'on a, on aurait bien voulu encore le faire retransmettre à d'autres générations, mais bon, tant pis, c'est la fin », lâchait un mineur, tentant de se faire à l'idée de la fermeture de la mine. Un autre de contenir son émotion : « Mon grand-père était mineur, mon père était mineur, troisième génération, c'est une épopée qui se termine. C'est avec un pincement au cœur. »

Une « grande famille »

Pour la dernière fois, les mineurs se prêtaient au jeu de montrer à la caméra les dessous de leur métier. Dans le vestiaire collectif, un homme expliquait : « Le numéro là permet de nous connaitre au niveau de la paie, du salaire et tout puisque ça va permettre de faire le pointage en même temps (...) Là, ma lampe, le numéro est toujours le même, 11-26. On fait toujours un contrôle de la lampe pour savoir si la veilleuse, tout marche. » En plus de la lampe, il ne fallait pas oublier son boitier à oxygène et son casque.

« À la Houve, les puits font 500 mètres de profondeurs, la descente dure quelques secondes, mais il faut ensuite 40 minutes pour rejoindre la taille de charbon. À travers des kilomètres de galeries, creusées petit à petit depuis 109 ans, expliquait le journaliste, Une descente impressionnante dans les entrailles de la terre, en tramway, en télésiège et à pied ». La priorité n'était pas de faire du charbon, décrivait les employés de la mine, mais « la sécurité ». Et de dire la solidarité qui en découlait : « Il n'y a jamais un mineur qui a laissé un autre dans l'embarras, quand on a un copain qui est embêté, il y a toujours quelqu'un pour l'aider. Ça a toujours été une grande famille. »

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