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Apophis, l'astéroïde qui frôlera la Terre en 2029

Apophis, l'astéroïde qui frôlera la Terre en 2029

Un astéroïde de 300 mètres frôlera la Terre en 2029. Son nom : Apophis. L'occasion de parler de ce rocher cosmique qui donne des sueurs froides aux astronomes du monde entier depuis sa découverte.

 

Par Florence Dartois - Publié le 20.06.2019 - Mis à jour le 24.11.2021
 

Oui, Apophis, est bien un démon de la mythologie égyptienne qui personnifie le chaos et le mal. Mais ce nom cache une menace bien réelle, celle d'un énorme astéroïde qui va croiser la route de la Terre dans quelques années. On parle de 2029, mais aussi du 13 avril 2036, date à laquelle il passera à moins de 30 000 km de nous.

Apophis (de son vrai patronyme : 2004 MN4) est un astéroïde géocroiseur de type sidérite. Il a été découvert le 19 juin 2004 par Roy Tucker, David Tholen et Fabrizio Bernardi de l'UHAS (University of Hawaii Asteroid Survey), depuis l'observatoire de Kitt Peak en Arizona. Et le caillou de l'espace a de quoi impressionner : il mesurerait environ 325 mètres de diamètre ! Il est constitué de fer et sa masse serait d'environ 40 à 50 millions de tonnes. Et il suit une orbite très proche de celle de la Terre.

A l'époque de sa découverte, Apophis inquiétait les astronomes. En effet, le système de calcul automatique de la NASA (Sentry) calculait sa trajectoire prévisible et en déduisait alors la possibilité d'un impact avec la Terre en 2029 ! Seule solution envisagée : dévier sa course. Les spécialistes de la planète entière ont tenté d'élaborer des scénarios plausibles. C'est en décembre 2005 que l'information a été rendue publique.

Ecarter la menace

Dans ce reportage du JT du 20 décembre 2005, en tête d'article, Jean-Eudes Arlot, astronome de l'Observatoire de Paris, imagine une technique pour le moins originale : "On peindrait l'astéroïde en blanc… et l'astéroïde réagirait différemment aux vents solaires et aurait un léger déplacement. Au bout de trente ans, il aurait une trajectoire déplacée de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres et ça serait suffisant pour nous sauver."

En plateau, Nicolas Chateauneuf complètait le panorama des techniques envisagées : "Vaisseau tractant l'astéroïde grâce à des câbles, sonde déviant sa course par sa seule présence, moteur ionique posé à sa surface… finalement la seule mauvaise idée c'est d'envoyer un missile nucléaire pour le faire exploser car on se retrouverait avec plusieurs morceaux tout aussi dangereux."

En 2007, la Nasa a annoncé qu'Apophis pourrait finalement nous heurter, non pas en 2029, plutôt à son retour dans notre périphérie le 13 avril 2036. Une animation montrait ce qui se passerait sur notre planète en cas d'impact…

Il y a une chance sur 45 000 pour que cela arrive. C'est suffisamment inquiétant pour qu'un groupe de scientifiques alerte l'opinion internationale et demande à l'ONU de lancer une mission de réflexion pour dévier les astéroïdes dangereux. Aux Etats-Unis, le Congrès mandate la Nasa pour renforcer la surveillance du ciel. Donald Yeomans de Jet Propulsion Laboratory explique qu'"un petit vaisseau pourrait percuter l'astéroïde et modifier sa course. Si ça ne suffit pas, on recommence. Il suffit de ralentir l'astéroïde de quelques millimètres par seconde et au bout de dix ou douze ans, il aurait suffisamment ralenti pour éviter la Terre."

La menace se précise

Les hypothèses se multiplient. En 2013, dans la nuit du 9 au 10 janvier, Apophis est passé près de la Terre, à 14,5 millions de kilomètres (une quarantaine de fois la distance Terre-Lune) et tous les télescopes se sont pointés sur lui. De nouvelles mesures ont été effectuées à cette occasion, permettant de corriger son diamètre, qui a gagné 20 % de sa valeur d'origine, sa masse ou son volume lui a gagné 75 %.

Quoi qu'il en soit, Apophis repassera très près de chez nous le 13 avril 2036. Cependant, grâce à de nouvelles observations, il semble aujourd'hui qu'il ne passera "qu'à" 32 000 km environ de la Terre, soit un peu moins que l'altitude des satellites géostationnaires. De quoi inquiéter, comme le suggérait François Colas, astronome à l'observatoire de Paris, dans l'émission de France Inter, Osmose, présentée par Fabienne Chauvière le 11 juin 2012. On sait à l'époque qu'il ne percutera pas la Terre en 2029 mais qu'il "passera à 20 000 kilomètres de la Terre, ce qui sera vraiment très, très près. On va voir un petit point dans le ciel qui avance très vite. Ça va être étonnant, car on n'a pas l'habitude de voir des choses qui bougent…" Il explique ensuite pourquoi, en 2004, on avait pensé qu'il représentait un danger. Il y avait beaucoup d'incertitudes sur son orbite.

Pour aller plus loin :

Risque de collision de l'astéroïde Apophis avec la Terre en 2068. (Journal de 8h00 de France Inter, audio, 15 avril 2012)

Heureux qui communique- les sciences : Le mystère de Toungouska - n°38 Le 30 juin 1908, la plus grosse exposition connue sous l'ère humaine s'est produite à Toungouska, en Sibérie. Aujourd'hui encore, de nombreuses interrogations subsistent à propos de cette catastrophe. (19-20 Lorraine, 19 septembre 2009)

Les cinq dernières minutes : Jean Pierre Luminet. Elise Lucet reçoit l'astrophysicien Jean Pierre Luminet à l'occasion de la parution de son livre Astéroïdes : la Terre en danger paru aux Editions du Cherche Midi. (13 heures, 19 nov. 2012)

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