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Yves Boisset en 1975 : "dans le cinéma français, la femme sert d'objet"

Yves Boisset en 1975 : "dans le cinéma français, la femme sert d'objet"

En 1975, alors que grâce au féminisme, la place de la femme dans la société commençait à être questionnée, Yves Boisset dénonçait un cinéma français qui continuait à traiter la femme en objet.


Par la rédaction de l'INA - Publié le 08.03.2019 - Mis à jour le 08.03.2019
 
A l'occasion de la journée de la femme, retour quelques décennies en arrière. En 1975, alors que grâce au féminisme, la place de la femme dans la société commençait à être questionnée, Yves Boisset dénonçait un cinéma français qui continuait à traiter la femme en objet. 

Selon le réalisateur Yves Boisset, le sujet de la place de la femme dans le cinéma français est relié à un sujet plus vaste, celui d'un cinéma trop archétypal qui ne donne pas assez à voir la réalité d'une société complexe. Au coeur de ces archétypes, se trouve la femme objet, la femme sexuée.

« Le cinéma français ne donne aucun reflet exact de la société française actuelle et des préoccupations de notre temps. C'est-à-dire par exemple qui si dans deux ou trois siècles les archéologues se penchaient sur la société française en 1975, uniquement avec comme seule base de documents les films français, ils seraient étonnés parce qu'ils auraient l'impression que la France était en 1975 un pays peuplé exclusivement de flics, de bandits, de mannequins, de cover girls, de prostituées, de quelques journalistes, et pour le reste, de quelques milliardaires ou de rigolos qui passent leur temps à s'envoyer des tartes à la crème. C'est le reflet que donne le cinéma français »

Dans ce reflet, la place de la femme est encore plus caricatural selon lui :

« La femme sert uniquement d'objet, la femme tient le rôle qu'avait le trésor dans les films d'aventure d'il y a une vingtaine ou une trentaine d'années ».

Pour l'actrice Marlène Jobert, la question de la place de la femme dans le cinéma français se pose aussi, en des termes différents. 

« En tant qu'actrice, je fais toujours un peu la même chose, je suis un élément du peuple, c'est-à-dire que je suis toujours une secrétaire, ou une postière ».

Difficile, à entendre Marlène Jobert et Yves Boisset, de concevoir en 1975 des rôles forts pour les femmes, où elles soient indépendantes d'un homme et puissent mener à elles seules l'intrigue. 

Et Yves Boisset de conclure qu'on trouve « très peu de films qui prennent comme personnage principal une femme »


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